Parler pour être entendu!

Parler pour être entendu!

parler pour être entendu

 

Vous arrive-t-il de dire quelque chose à quelqu’un et d’avoir l’impression qu’il ne vous entend pas?

 

Imaginez…

Pour chaque situation, je vous propose de prendre quelques instants pour voir comment vous vous sentiriez en entendant les phrases suivantes.

Imaginez que vous êtes un enfant de 9 ans et que je vous dise:

      1. “Tu aimerais que je joue avec toi? Je suis fatiguée: j’ai envie d’avoir un peu de temps pour me reposer et ainsi je pourrai jouer avec toi ce soir. Tu ferais à manger avec moi pour que ça aille plus vite ?”
      2. “J’en ai marre de faire à manger pour vous tous! Je ne suis pas la bonne à tout faire! Et tu voudrais que je joue avec toi ce soir?! Mais je n’ai même plus l’énergie après une journée pareille… Tu pourrais au moins faire à manger avec moi si tu veux espérer que je joue un peu avec toi, tu n’es pas à l’hôtel ici!”

 

Imaginez que vous êtes un de mes collègues de bureau à qui je dis:

      1. “Je ne retrouve plus un document dont j’ai besoin ce matin. Quand je vois qu’il y a des dossiers à toi jusque sur mon côté du bureau, je suis à cran parce que j’aimerais avoir l’esprit tranquille et être sûre que je vais trouver mes affaires quand j’en ai besoin. Est-ce que tu veux bien ranger ce qui dépasse et m’aider à retrouver mon dossier?”
      2. “Tu manques vraiment d’organisation! On ne s’y retrouve pas dans ton bazar! Il y en a jusque de mon côté, à cause de toi, je ne retrouve plus un document important. Je parie qu’il est enfoui dans une pile de ton fouillis. J’en ai besoin ce matin et j’ai autre chose à faire que chercher pendant des heures! Quand est-ce que tu vas te décider à ranger?”

 

  • Qu’avez-vous ressenti dans les situations ci-dessus? L’une des deux formulations était-elle plus agréable pour vous?
  • Si vous acceptiez de me donner un coup de main, l’auriez-vous fait volontiers dans chaque cas de figure?
  • Et si vous voyez la fois suivante que j’aurais bien besoin d’aide avant même que je ne vous le demande, dans quelle situation y a-t-il plus de chances que vous me le proposiez spontanément?

 

Comment mettre toutes les chances de son côté pour être entendu

étiquettes CNV Rosenberg

La Communication NonViolente n’est pas une ‘méthode miracle’ qui ‘marche’ à tout les coups pour ‘obtenir ce que vous voulez’. La CNV propose une façon de s’exprimer qui met un maximum de chances de votre côté. L’intention est de créer une qualité de lien qui donne envie à chacun des interlocuteurs de contribuer au bien-être de l’autre. Ceci n’est possible qu’à certaines conditions:

  • Eviter les reproches, critiques ou autres jugements qui provoquent du ressentiment, de la colère ou de la culpabilité. Comme écrit dans l’image ci-dessus: dire à l’autre ce qui ne va pas chez lui diminue grandement la possibilité d’obtenir ce que nous souhaitons. (Pour plus d’informations sur les mécanismes qui se mettent en place quand nous critiquons quelqu’un, voir l’article sur les obstacles à la communication )
  • Exprimer clairement ce que nous voulons et pourquoi nous le voulons.

 

Pour exprimer clairement ce que nous voulons, nous allons reprendre les quatre étapes de base de la Communication NonViolente:

  1. Préciser de quoi il est question = formuler une observation des faits
  2. Dire comment on se sent
  3. Donner la cause de notre sentiment = notre besoin
  4. Faire une demande

 

Si je reprends les deux situations ci-dessus, voici les quatre étapes :

Avec mon fils:

  1. Observation: il me demande pour jouer avec lui et le repas n’est pas encore fait
  2. Sentiment: je suis fatiguée
  3. Besoin: me reposer et partager un moment avec lui , et besoin de soutien
  4. Demande: m’aider à faire à manger

 

Avec mon collègue:

  1. Observation: je ne retrouve plus le dossier dont j’ai besoin ce matin; il y a des affaires à lui sur ma partie du bureau
  2. Sentiment: je suis à cran
  3. Besoin: tranquillité d’esprit, être rassurée que je vais retrouver mes affaires quand j’en ai besoin, soutien pour que je puisse faire le meilleur usage de mon temps
  4. Demande: ranger ce qui empiète sur mon bureau et m’aider à chercher mon dossier

 

C’est en ayant ces quatre étapes en tête que j’ai rédigé les exemples ci-dessus. J’ai volontairement écrit des phrases plus spontanées que les quatre étapes telles qu’elles. Et en même temps, si vous les relisez, vous verrez que tout s’y retrouve. Mon intention et le fait que ces étapes soient claires dans mon esprit sont plus importantes que les mots que je vais utiliser. Dans les deux situations, j’ai exprimé à l’autre ce qui était présent en moi, sans reproche ou critique.

Enfin, que faire si mon interlocuteur dit non à ma demande? Je peux trouver d’autres stratégies pour satisfaire mes besoins, et donc faire preuve de créativité.  Ou bien je peux commencer ce que l’on appelle une ‘danse’ en CNV . La danse consiste à donner de l’empathie à mon interlocuteur (voir article sur l’empathie) et exprimer ce qui se vit en moi. Je vais alterner les moments d’écoute et d’expression. L’objectif est que nous nous soyons tous les deux entendus, que nous nous retrouvions sur la même longueur d’ondes. Cette danse permet (même si ce n’est pas toujours dans l’immédiat) l’émergence d’une solution qui convienne à tous les deux. Que rêver de mieux?

Pour plus d’information sur le fait d’entendre un refus, voir l’article qui s’y rapporte (A venir)

 

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